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Le dernier été de la Boyita [avant-première]
Julia Solomonoff
Argentine, 2009, 35 mm, 1 h 30, vostf


Cette magnifique oeuvre intimiste a les allures d’une chronique de la fin de l’enfance, avec rentrée scolaire au dernier plan. Avant cet épilogue, il y aura eu pour la petite Jorgelina l’isolement estival dans la masure paternelle, loin de sa grande soeur en proie aux premiers tourments de l ’adolescence et déjà obnubilée par la norme et les garçons. Pour Jorgelina, il y aura surtout eu les retrouvailles avec le jeuneMario, fils de peóns, cavalier émérite qui s’entraîne pour la grande course à venir, véritable rite initiatique local pour faire de lui un homme, un vrai…

La grande pertinence du scénario réside dans cette ligne qu’il tient tout du long : sous-tendu par les questions peones d’identité sexuelle, il reste écrit à hauteur d’enfant, sans jamais rien enfermer dans des explications précises et par là réductrices. Julia Solomonoff préfère multiplier les anecdotes sensibles et beaucoup plus signifiantes. Comme cettemue de serpent trouvée par Mario, lui-même préoccupé à préserver sa carapace. « Un serpent qui perd sa peau est beaucoup plus en colère » lancet- il. C’est bien ce sentiment-là qui monte tout au long du film, jusqu’à la libération finale, que seules les images rendent dicible. Du beau cinéma.
VENDREDI 16 • 18h30 DIMANCHE 18 • 14h30
CINEMA UTOPIA