Cinq années d’amitié ont amené la
réalisatrice à se décider à filmer cette
incroyable personne. La soixantaine
passionnée, Claudette est une travailleuse
du sexe fière de son métier. Née intersexe,
marié(e) et grand-père d’une famille heureuse,
elle assume avec panache son ambivalence.
Son phrasé est frappant, comme ponctué
de soupirs enjoués, souligné dès le
début, tandis qu’elle répète la lecture
publique d’un discours dédié à Grisélidis
Réal.
Avec une grande habileté, le film
organise l’effeuillage extrêmement
touchant de la dame, mettant chaque
spectateur face à ses préjugés à force
de le surprendre. Car au-delà de sa
nature androgyne, certainement propice à la fluidité de pensée, Claudette,
nullement traqueuse, est fascinante de
liberté. Les récits qu’elle fait de sa vie – de ses vies – sont d’une subjectivité
assumée et hissent qui les écoute à un état de tolérance inouï.
Vous ne connaissez pas encore Claudette
mais vous allez l’adorer. Parole.