L’association Cinémarges persiste et signe sa 11e édition sur les toiles bordelaises, tentant
de tracer les contours d’une culture en marge, mouvante, qui s’articule autour des
questions de « sexe, genres et identités ».
Cinémarges propose de s’éloigner d’une conception univoque de l’identité, le cinéma
pouvant au contraire refléter les tensions qui l’animent. Rappelons que « Du féminisme
au mouvement gay et lesbien, l’identité a souvent servi de mot d’ordre à l’action collective.
Loin d’être facteur de division et de repli, la politique identitaire a été source de
revendication et d’émancipation. » (Revue Poli)
Au programme, une sélection de 40 films, longs et courts, fictions, documentaires, essais
vidéos, d’ici et d’ailleurs :
- En ouverture, le très attendu Nuits d’ivresse printanière, un ballet amoureux bouleversant,
primé à Cannes.
- Un invité d’honneur, le réalisateur portugais João Pedro Rodrigues (O Fantasma), viendra
présenter en clôture et en avant-première sonmagnifiquemélodrame transgenre (Mourir
comme un homme).
- Un hommage à Carole Roussopoulos, pionnière de la vidéomilitante, qui a accompagné
toutes les luttes depuis les années 70 (homosexuelles, féministes, ouvrières, antiimpérialistes…).
- Un programme XX avec le ballet érotique de garçons Infidèles et lesmanifestes pornos
féministes d'une scène européenne bouillonnante (Dirty Diaries et Too Much Pussy!).
- Des portraits hauts en couleur, comme celui de Claudette, intersexe, prostituée et fière,
ou bien celui de l’écrivain et acteur, Quentin Crisp (An Englishman in New York) dandy,
affranchi de toutes les conventions.
- Des films de répertoire emblématiques de l’évolution des représentations des gays et
lesbiennes au cinéma, avec les deux versants coupable/non coupable du lesbodrama (La Rumeur et Lianna).
- Des fictions romantiques et politiques…
Bref, sept jours d’idées à contre-courant et d’émotions décomplexées… et pourvu que ça
dure !
E.C.