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édito

             
 

 






Pour sa neuvième édition, Cinémarges hisse le drapeau rose à Bordeaux du 27 au 31 mars.

Le festival fait dialoguer réalisations contemporaines et films jalons, fictions romantiques, documentaires et vidéos d’artistes en une trentaine de films traversés par les questions de genres et de sexualités. Il se fait l’écho de cinéastes anticonformistes puisant leur inspiration dans des expériences minoritaires d’où ils tirent leur puissance critique, leur créativité artistique et leur force de révélation du monde, de soi et des autres.

Irruption du désir, transgression des genres, rapports sociaux : autant de thèmes abordés, subtilement ou avec irrévérence, au fil d'histoires de sexe, de mélancolie, de quête de soi, de révolte et d'amour, dans une sélection de nouveaux films. Entre autres, une peinture sociale, avec Riparo en ouverture, des fables asiatiques au charme fou (Le Roi et le Clown et Spider Lilies), un regard intime sur des adolescents argentins (Glue), un portrait inédit de Claude Cahun (Lover Other), et une comédie riot grrlz (Itty Bitty Titty Committee).

Un vent de liberté souffle sur cette édition qui fait un détour par les années 70, avec un fleuron du cinéma gay, Johan, présenté par son réalisateur Philippe Vallois, un montage jubilatoire de scènes érotiques lesbiennes des années 60-70 (The Best of Lezsploitation) et la redécouverte de deux artistes, David Hockney dans le film culte A Bigger Splash, et le peintre José Pérez Ocaña, travesti et provocateur, qui a émergé dans les milieux underground de Barcelone.

Dans les années 90, quand Derek Jarman signait son réquisitoire contre le néo-conservatisme anglais (Edward II), à New York et Los Angeles des cinéastes dessinaient les contours d’une résistance afro-américaine. Trois films en témoignent, A Place of Rage, hommage vibrant aux féministes noires, Tongues Untied ou la naissance de l’autoreprésentation black et gay, et Paris is Burning, le déploiement d’une contre-culture camp, telle l’exubérance des défilés travestis.

Mais aussi des rencontres riches en perspectives, avec Elsa Dorlin, pour une introduction aux théories féministes, et Josée Dayan autour de son documentaire vibrant sur des personnages trans.

Et enfin à l’Annexe, une grande soirée alternant vidéos d’artistes, concert et musique électro-pop…Gender is burning!

BON FESTIVAL 2008 !