Derek
                    Isaac Julien
                    GB, 2008, 1h16, vostf
                    
                                        Évocation intime et poétique de la vie et de l’oeuvre du
                    cinéaste Derek Jarman (1942-1994), Derek esquisse le portrait
                    d’un artiste-activiste polymorphe, peintre, écrivain, jardinier… et figure
                    majeure du cinéma anglais d’avant-garde de la fin du XXe siècle. La trame narrative repose
                    ici sur deux éléments : une lettre adressée à Jarman par Tilda Swinton, égérie et amie
                    du cinéaste et un entretien fleuve qu’il a livré en 1991 à Colin McCabe, son producteur.                    À cela, s’ajoute un concert d'autres voix stridentes, tramées, flashantes, tremblantes :
                    films de famille, extraits d'actualités, extraits de ses films réalisés entre 1976 et 1994…
                    On redécouvre ainsi son premier long, Sebastiane qui montre pour la première fois, ditil,                    « deux hommes (qui) le font réellement à l'écran » ; ses adaptations cinématographiques
                    du théâtre élisabéthain (The Tempest, Edward II) ; ses clips vidéos (The Pet Shop
                    Boys, The Smiths) et son film expérimental intime/ultime (Blue, 1994). Se dévoilent alors
                    la rigueur, la poésie et la véhémence avec lesquelles Jarman a questionné l’art et la société.
« Le cinéma de Derek Jarman est aussi politique, manifestant son opposition à toute
                    autorité comme à tout système et bientôt arc-bouté contre la Dame de Fer, comme contre
                    les constructions normatives et exclusives. Gay déclaré, puis séropositif déclaré, Jarman
                    est de toutes les manifestations de rue, notamment avec OUTrage, l'équivalent britannique
                    d'Act up au début des 90's » (Elisabeth Lebovici). 
                    
                    Isaac Julien livre ici un hommage vivant, « en prenant le fil de son sujet comme une
                    partition incomplète pour en décrire ”l'en
                    cours”, les potentialités » avec une inventivité
                    formelle, à l’image de celle qui a fait de
                    Derek Jarman un cinéaste incontournable.
                    
                    Comme Derek Jarman avec le film Edward II (1991), l’artiste anglais Isaac Julien a fait partie
                    dans les années 90 de la vague du New
                    Queer Cinema avec Looking for Langston et
                    Young Soul Rebels.