Des films comme Swoon (Kalin), Poison (Haynes), Edward II (Jarman), Looking for Langston (Julien) marquent ce que l’on appelle le New Queer Cinema : un cinéma gay décomplexé produit dans les marges (de l’industrie) et parlant des marges (de la société). Ces réalisateurs lorgnent du côté de l’expérimentation formelle et de la transgression des normes esthétiques. Ils exposent une identité sexuelle en rupture avec le conformisme des mouvements assimilationnistes. Parce que ces films sont marqués par le sida et les politiques néo-conservatrices américaine et anglaise, la violence et le nihilisme en sont les expressions privilégiées.








VENDREDI 1er MAI • 16h20
au cinéma UTOPIA

Poison
Todd Haynes
USA, 1991, 1h25, vostf

Poison est un brillant hommage à Jean Genet. Trois chapitres sur le thème de la transgression s’entrecroisent.

Le premier Horror a tout du film de genre des années 1950, en noir et blanc, dans lequel un savant tente d’isoler l’hormone contrôlant les pulsions sexuelles et devient malgré lui un monstre contagieux et criminel.
Le second, Hero est un vrai-faux reportage sur la mystérieuse disparition d’un petit garçon après le meurtre de son père.
Enfin, Homo retrace la romance entre deux pensionnaires d’un bagne. Une référence onirique à l’esthétique et l’homoérotisme d’Un chant d’amour.

Ce premier long-métrage de Todd Haynes (Safe, Velvet Goldmine, Loin du Paradis), qui a remporté le prix du jury à Sundance en 1991, inaugure le New Queer Cinema.