Des films comme Swoon (Kalin), Poison (Haynes), Edward II (Jarman), Looking for Langston (Julien) marquent ce que l’on appelle le New Queer Cinema : un cinéma gay décomplexé produit dans les marges (de l’industrie) et parlant des marges (de la société). Ces réalisateurs lorgnent du côté de l’expérimentation formelle et de la transgression des normes esthétiques. Ils exposent une identité sexuelle en rupture avec le conformisme des mouvements assimilationnistes. Parce que ces films sont marqués par le sida et les politiques néo-conservatrices américaine et anglaise, la violence et le nihilisme en sont les expressions privilégiées.










SAMEDI 2 MAI • 16h40
au cinéma UTOPIA

Swoon
Tom Kalin
USA, 1992, 35 mm, 1h22, vostf



Nathan Leopold et Richard Loeb, deux étudiants juifs, assassinent un adolescent avec comme seul mobile la recherche du crime parfait. Ils sont inculpés et alors qu’on tente de reconstituer leur plan macabre, le procès glisse peu à peu vers une condamnation de l’intellectualisme, de l’homosexualité et du judaïsme.
À l’instar de La Corde d’Hitchcock, Swoon s’inspire d’un fait divers retentissant à Chicago dans les années 1920.

Pour ce premier film, Tom Kalin a reçu le prix de la photographie à Sundance. Il y restitue l’atmosphère des années folles avec lyrisme, en noir et blanc, usant de travestis pour les coeurs, en même temps qu’il évoque la jouissance et l’imbrication des tensions amoureuses et criminelles.