Peuplé de créatures ambivalentes et vénéneuses, le cinéma fantastique a toujours flirté avec les sexualités marginales et le kitsch.
Ainsi, Deneuve et Seyrig, héroïnes glamour, incarnent deux personnages de vampires lesbiennes devenu culte dans Les Prédateurs et Les Lèvres rouges.
Quant à la métaphore du zombie gay dans Otto, c’est un message fort, évoquant le sida et la mise au ban des personnes différentes, mais aussi un prétexte jubilatoire à fusionner deux genres cinématographiques, le fantastique et le porno.










VENDREDI 1er MAI • 20h20
DIMANCHE 3 MAI • 16H00
au cinéma UTOPIA

 
Les Lèvres rouges
Harry Kümel
Belgique/France, 1971, 35 mm, 1h38, vo-angl-stf


Lors de son voyage de noces, un couple de jeunes mariés, Valérie et Stefan, se retrouve dans un mystérieux hôtel de la ville déserte d’Ostende. Arrivent sur les lieux l’énigmatique comtesse Bathory et sa protégée Ilona. Le portier de l'hôtel assure avoir vu la comtesse il y a 40 ans et elle paraissait avoir exactement le même âge qu'aujourd'hui. Celle-ci prend d'ailleurs un malin plaisir à raconter à Stefan les exploits de son ancêtre qui avait fait tuer 800 vierges afin de se baigner dans leur sang et de conserver ainsi une jeunesse éternelle.
Alors que dans la région une vague de crimes sanglants fait la « une » de tous les journaux, une relation sensuelle et érotique va se nouer entre les protagonistes.

Le rôle de la comtesse est interprété par la fascinante Delphine Seyrig. La Fée de Peau d’âne apparaît ici en vampire blonde platine dans le pur style années 1930, dominatrice, ensorceleuse et manipulatrice. À mi-chemin entre film arty et film de genre, Les Lèvres rouges libère une atmosphère vénéneuse, servie par l’envoûtante musique de François de Roubaix.