VENDREDI 16 • 19h
BIBLIOTHÈQUE DE MÉRIADECK |
CONFERENCE « Ne me libère pas, je m'en charge ! »
Cinéma, vidéo et luttes féministes
Conférence illustrée par Hélène Fleckinger, doctorante en cinéma
« Ne me libère pas, je m'en charge », peut-on lire en mai 68 sur les murs de Nanterre. Les réalisatrices
militantes féministes semblent reprendre ce slogan à leur compte. En s'emparant de moyens audiovisuels
légers et en particulier de la vidéo, elles répondent en effet à l’exigence du mouvement de libération des
femmes de se constituer en force politique autonome, et revendiquent leur indépendance à l'égard du reste
du cinéma largement dominé par les hommes. De même que seules les femmes opprimées peuvent analyser
leur oppression, ce sont elles qui doivent créer leurs propres images et entamer une démarche d’auto-représentation.
La caméra s'intègre étroitement aux luttes menées. Instrument dans une quête d’identité individuelle et
collective, elle s'affirme également comme un puissant outil de contre-pouvoir et d'agitation directe. « Tout
ce qui nous concerne doit être dit par nous, et non par les hommes qui, détenant le monopole des médias,
dénaturent l’information », déclarent les féministes du groupe Vidéa, premier collectif de vidéo non mixte.
S'emparer de la caméra répond ainsi à une exigence politique de prise de parole et de réappropriation de
son corps et de sa sexualité.
dans le cadre de l'hommage à Carole Roussopoulos
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MERCREDI 21 • 20h
UTOPIA |
FOCUS JOÃO PEDRO RODRIGUES
CLÔTURE DU FESTIVAL
avant-première de Mourir comme un homme, en présence du réalisateur
Depuis le succès de son premier film O Fantasma en 2001, et la sortie
en 2005 de Odete, João Pedro Rodrigues est un réalisateur que l’on
suit avec attention tant il façonne un style singulier qui déborde de
loin les cadres dans lesquels on pourrait chercher à le ranger. Son cinéma
est physique, en chair, porté par les corps magnétiques de ses acteurs
pour la plupart non professionnels. C’est ainsi qu’empreints d’un
sentiment de mélancolie très prégnant (la saudade), ses films nous
embarquent tout à tour dans des moments de tension érotique denses et
des moments de pure fantaisie, à l’image de Mourir comme un homme où dialoguent le mélodrame
transgenre et la comédie musicale.
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JEUDI 15 • 22h20
UTOPIA |
Avant-première, en présence de la réalisatrice
Too much pussy
Feminist Sluts in The Queer X Show
Émilie Jouvet
France/Allemagne, 2010, vidéo, 1 h 40
Les folles aventures de sept jeunes artistes performeuses, en tournée, pour le « Queer X
show » sur les routes d’Europe à l'été 2009.
Ce projet réunit Émilie Jouvet, Wendy Delorme, Judy Minx, Madison Young, Sadie Lune,
Mad Kate et DJ Metzgerei, artistes, écrivaines, musiciennes, sex workers, pornostars, hétérosexuelles,
lesbiennes, bis, queers… qui se revendiquent les héritières du féminisme prosexe
américain des années 80.
Jouant librement avec les genres et leur corps et réinventant sur scène de nouvelles
représentations du désir et de la jouissance, leurs spectacles sont composés de concerts
live, de performances burlesques, de spoken words (lectures théâtralisées), de danse et
de projections vidéo.
La caméra est au coeur même du projet, elle filme tout des préparatifs, répétitions, rencontres,
attirances et tensions... et sur le chemin émerge une réflexion politique et artistique
collective.
Un road-movie post-porn sur un mouvement féministe sex-positif émergeant en Europe.
Par la réalisatrice-photographe Émilie Jouvet, connue pour avoir réalisé le premier porno
français 100% lesbien et trans, One Night Stand.
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